Après la victoire d'Agathon, poète dramatique, aux Dionysies d'Athènes, Socrate et quelques amis se retrouvent pour une libation nocturne. Libation prolongée jusqu'à l'aube où le soleil les surprend sur une plage... gris mais bavards, décidés à prononcer chacun un éloge de l'amour, afin de trouver la nature de ce trublion.
Cette libation devient à l'instigation de Socrate un banquet rituel au cours duquel, rendu prolixe grâce à un mélange philosophique de vins gradués, chacun des protagonistes exalté par l'enthousiasme de l'ivresse, rendra hommage au plus beau des dieux.
A la question "qu'est-ce que l'amour ?" chacun y va de son éloge en exhibant la géographie secrète de ses passions: qui ses tatouages, qui ses meurtrissures, qui ses nuits passées sur les paillassons, qui ses beaux garçons... qui ses rêves d'harmonie universelle, qui ses androgynes en puisant dans son art ou ses souvenirs, l'éloge du plus beau dieu qu'il entend servir. Mais aucun ne répond vraiment à la question posée... A qui alors appartiendra la réponse ? Ni aux amants, ni aux poètes, ni aux solitaires en rut mais à une femme, porte-parole de Socrate, le seul vrai maître lumineux. Une femme à laquelle ces joyeux buveurs gais, tendres, obscènes ou graves, ne pourront que rendre les armes.
Une femme dont les mots comme une mélodie oubliée parleraient et reparleraient à nos mémoires devenues soudain libres et clairvoyantes.